Intégrer un écolieu : quoi de plus logique ? Jusqu'à un certain point


Depuis toujours, mon fil rouge a été la recherche d'alignement et de cohérence.
Quand à 20 ans je me suis inscrite en fac d'histoire de l'art puis que j'ai commencé à lire Bourdieu, c'était pour résister au sentiment d'étouffement que je ressentais en école de commerce.
Quand à 27 ans j'ai décidé d'arrêter les métiers bien payés mais sans âme auxquels ma formation me destinait, c'était pour sortir d'un système auquel je ne comprenais rien, afin de trouver du sens à ce que je faisais.
Quand à 35 ans j'ai décidé de commencer une psychothérapie, c'était pour aligner mon comportement avec mes valeurs profondes (démarrage d'un looooong travail toujours en cours).
Quand à 44 ans j'ai commencé à enseigner la gestion des conflits et la posture de leader serviteur à de futurs chefs de projet dans le jeu vidéo, c'était pour transmettre et partager mon expérience et mes envies.
Quand à 48 ans je suis devenue coach agile puis facilitatrice et formatrice en intelligence collective, et enfin que je me suis formée dans l'idée de devenir un jour psychothérapeute, c'était pour vivre mes valeurs au quotidien - et en vivre !
Quand à 51 ans je me suis pour la première fois engagée en politique et que j'ai commencé à gérer des campagnes en auto-organisation, c'était pour essayer de vivre et de partager mes valeurs un cran plus loin.
Quelques années plus tard, j'ai vu les oasis comme l'étape ultime : celle qui combinait engagement et alignement de mes valeurs avec ma vie quotidienne, tout en me semblant être l'une des meilleures réponses individuelles à la crise systémique actuelle.

Mais maintenant, avec le recul, je trouve qu'il y a quelque chose de trop sclérosé dans ces "lieux parfaits" hors du monde actuel. Ne pas se laisser happer par la violence de ce dernier est une chose, mais s'en détourner complètement ne me semble pas la solution. Bref, je suis toujours en recherche.